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Budget Sensible au Genre : une nouvelle orientation pour évaluer les services publics ?

Sans mesures correctrices, il faudra 160 ans pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes ! Patricia Van Der Lijn, Secrétaire Communale d’Ixelles, Présidente de la Fédération des Secrétaires communaux (DGS) de la Région de Bruxelles-Capitale, a partagé la philosophie et les actions de sa collectivité en matière d’égalité, dans l’atelier de formation « Quelles nouvelles orientations pour évaluer les services publics ? » lors de Territorialis 2016

La citation d’Albert Einstein utilisée par Patricia en ouverture de son intervention reflète aisément son engagement pour faire évoluer les mentalités : « La folie, c’est se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. »
 
Le « budget sensible au genre » est le point de départ d’un processus de réflexion sur les politiques publiques. Cette méthode de travail a pour objectif de faire prendre conscience aux personnes concernées, dans l’administration et les cabinets politiques, des éventuelles pistes de travail et actions identifiables pour promouvoir l’égalité des genres au profit des citoyennes et citoyens. Parce-que 1 homme = 1 femme, faire le choix d’un budget genré permet de se positionner en faveur d’un projet de société démocratique et égalitaire, de diminuer les messages stéréotypés.
 

Qu’est-ce qu’un budget genré ?

Il ne s’agit pas de budgets distincts pour les femmes, mais plutôt d’une intégration des considérations liées à l’égalité des femmes et des hommes. Plutôt qu’une augmentation des dépenses globales, une réorientation des programmes à l’intérieur des services et départements et de nouvelles priorités doivent être établies.

 
Ixelles : en marche vers l’égalité !
 
1 mairesse, 6 adjointes et 3 adjoints
19 conseillères et 14 conseillers municipaux
85 451 habitants dont 43 746 femmes et 41 705 hommes
1 487 agents dont 846 femmes et 641 hommes
 
Malgré une majorité de femmes, le budget communal d’Ixelles ne profite pourtant que majoritairement aux hommes. Plusieurs types d’actions sont mis en place pour faire évoluer la situation.
 
Les marches exploratoires en sont une illustration concrète. Il s’agit d’une méthode bien connue au Québec. Elle consiste, dès lors qu’un aménagement d’espace public est prévu, de mettre en situation réelle dans ce lieu, des personnes à mobilité réduite et des femmes de tout âge, accompagnées d’enfants ou seules, le jour et la nuit. Des indicateurs qualitatifs et quantitatifs en ressortent et permettent d’adapter la conception de l’espace à leurs besoins. Une dizaine de marches exploratoires ont déjà été organisées à Ixelles en six ans.


 

« Une place publique qu’une femme seule ne peut pas traverser car elle ne s’y sent pas en sécurité est un échec. C’est une réflexion qui, profitant tant aux femmes qu’aux personnes âgées ou à mobilité réduite, doit se concrétiser et s’inscrire dans le temps. Nous avons décidé, à Ixelles, de normaliser le budget sensible au genre. Il sera désormais imposé à l’ensemble des communes. », conclut Patricia Van Der Lijn.